Aujourd’hui, on trouve des figurines de héros de bandes dessinées à tous les coins de rues, ou presque. On peut s’essayer à les faire soi-même, que ce soit en plâtre ou, si l’on est plus hardi, à l’aide d’un moulage pour tirage résine. Mais force est de constater qu’on n’obtiendra jamais des représentations aussi parfaites que celles produites en Normandie par la désormais mythique maison Leblon-Delienne. Tout au plus se rapprochera-t-on des toutes premières figurines en plâtre, sortie sur le marché en 1927.
Alfred le pingouin
Alfred le pingouin, ça ne vous dit rien? Eh bien ce personnage sorti de la bande dessinée « Zig et Puce » serait le premier à avoir été représenté sous forme de figurine. Dès son apparition aux côtés de Zig et Puce -dont il est le compagnon attitré-, Alfred le pingouin suscite un engouement incroyable du public. La BD paraît à partir de 1925 mais ce n’est que deux ans plus tard, en 1927, qu’est créée une statuette en plâtre à l’effigie d’Alfred le Pingouin. C’est ce personnage qui est donc l’ancêtre de toutes les figurines BD de collection et, plus largement, de tous les produits dérivés issus de la bande dessinée ! Ainsi, la presse de l’époque relate que Mistinguett ne se séparait jamais de sa peluche d’Alfred le pingouin. Et que Charles Lindbergh, premier homme à avoir traversé l’Atlantique en avion, reçut une peluche d’Alfred des mains d’une admiratrice à son arrivée Paris. On raconte que l’aviateur plaça l’alcidé dans son appareil et le ramena en Amérique !
Tintin superstar
Mais c’est bien sûr l’ouragan Tintin qui fera entrer les figurines de personnages dans le merchandising moderne. En 1942, Hergé signe un contrat pour le développement des produits dérivés de l’univers Tintin. Toutefois, cinq ans plus tard, à l’échéance du contrat, Hergé refuse de le renouveler. Il confie la mainmise sur les produits dérivés à Raymond Leblanc, avec qui il a fondé le journal « Tintin ». Leblanc invente les « points Tintin », des vignettes que l’on échange contre les premières figurines Tintin.
On dénombre de nombreuses statuettes BD en vinyle des années 50 aux années 80. Mais rares sont celles qui sont restées dans les mémoires. Il faut dire que les objets BD n’ont eu pour vocation, à cette époque, que d’accompagner la sortie d’un nouvel album. Ils sont donc produits à moindre coût et dans des matériaux solides, afin de résister aux manipulations enfantines..
Les premières figurines BD telles que nous les connaissons datent de 1977. Et c’est toujours Tintin qui en est la star avec le buste célèbre de « Tintin au mouchoir ». Au départ, les statuettes sont éditées en tout petits tirages (8 à 50 exemplaires). Ces pièces rares sont aujourd’hui très recherchées.. C’est aussi au plasticien Jean-Marie Pigeon que l’on doit en 1980, « La Grande Jarre Tintin Lotus Bleu » inspirée directement de l’album du même nom. Une référence pour les collectionneurs. Au début des années 80, le même Jean-Marie Pigeon s’attaque à d’autres personnages : Blake et Mortimer, Mandrake, Marsupilami, Freddy Lombard, Nestor Burma, le Lucien de Franck Margerin… et de bien d’autres encore.
Mais lorsqu’on parle de figurines BD de collection, un nom revient immanquablement : c’est celui de Leblon-Delienne. Le couple Marie Leblon et Eric Delienne se lance tout d’abord dans la création de marionnettes Tintin après avoir obtenu une licence des studios Hergé. À la fin des années 80, ils passent aux figurines BD en résine avec le succès qu’on leur connaît. A la différence de Pigeon, le couple Leblon-Delienne produit à grande échelle avec des tirages avoisinant ou dépassant le millier d’exemplaires. C’est bien évidemment avec la production de statuettes BD Tintin que Leblon-Delienne connaîtra un immense succès. Très vite, d’autres personnages viendront compléter son catalogue : Spirou, Gaston Lagaffe, Astérix… Les plus célèbres héros de papier doivent leur passage à la 3D grâce aux moules de Marie Leblon !